Les enjeux et innovations clés de l’habitat du futur
La ministre en charge du logement, Emmanuelle Wargon, a présenté les points essentiels de la démarche « Habiter la France de demain », le 14 octobre 2021. L’enjeu principal étant de faire émerger un aménagement « sobre et humaniste ». Après huit mois de réflexion et une consultation citoyenne, la ministre du Logement a présenté dix pistes à développer pour relever les nouveaux défis de l’habitat de demain. Quels sont les principaux enjeux exposés par Emmanuelle Wargon ? Comment faire évoluer les bâtiments et les usages du logement afin de mieux anticiper les enjeux du futur ?
Habitat de demain : quels sont les défis pour les années à venir ?
L’urgence est de faire évoluer le regard des Français sur leur cadre de vie. Les effets encore prégnants de la crise sanitaire, le réchauffement climatique et les enjeux autour de la densité urbaine sont autant d’éléments nécessitant, dans un avenir proche, d’accompagner les nouveaux enjeux des villes et des territoires de demain.
Quelles sont les recommandations pour les futurs habitats ?
Il est primordial, selon la ministre, de « sortir du rêve pavillonnaire et de redorer l’image du collectif ». Autrement dit, il convient de concevoir un modèle d’aménagement fondé sur l’intensité et la qualité des logements. Cela se manifeste notamment par la valorisation de logements de qualité intégrant de la mixité sociale et intergénérationnelle. La notion d’intensité repose sur la densité urbaine qui doit permettre de rapprocher l’habitat, les services publics, les transports et les commerces. Chez VINCI Immobilier, nous partageons ce constat. C’est pourquoi nous participons à la construction de la ville de demain en proposant des résidences aux prestations de qualité et situées à des emplacements attractifs.
Le deuxième enjeu majeur, partagé en trois pistes de réflexion, est celui de la facilité d’accès au logement. Tout d’abord, la construction de 250 000 logements sociaux dans les deux prochaines années serait une réponse immédiate du besoin de logements des zones tendues. Développer les logements intermédiaires et mieux mobiliser le parc privé pour développer des loyers maîtrisés sont également deux pistes essentielles pour l’habitat de demain.
Enfin, innover pour diminuer les coûts de construction en privilégiant le développement de la filière bois et en optant pour des modèles d’aménagement innovants s’inscrit aussi dans cette même dynamique de rendre les logements de demain plus abordables.
Quelles perspectives pour les logements individuels et collectifs ?
La modularité, la réversibilité et l’adaptabilité sont des principes forts à mettre en œuvre, dès à présent, lors de la conception de logements individuels et collectifs. Il importe de créer des logements évolutifs qui s’adaptent aux nouveaux modes de vie.
Les trois dernières pistes abordées par la ministre du Logement sont dédiées à la conception d’un habitat évolutif pour créer des logements plus « flexibles » dans le temps. La première piste interroge les innovations possibles pour permettre à chacun de pouvoir vieillir en toute sécurité dans son logement. Pour répondre aux besoins immédiats des villes à proposer des logements à ses habitants, la reconversion des bureaux en logements serait une solution pérenne retenue. Le ministère prévoit de transformer quatre fois plus de bureaux en logements, ce qui représente 1,4 million de mètres carrés par an dans 10 ans. La dernière piste explorée est la réduction des temps de transport en développant des lieux tiers permettant de « faire naître des initiatives collectives tout en utilisant du bâti existant ».
Habitat du futur : construire ou rénover ?
L’arbitrage entre construction neuve et rénovation de l’habitat ancien n’est pas toujours évident. Dans un certain nombre de cas, les coûts de construction peuvent s’avérer inférieurs en cas de démolition puis de reconstruction, par rapport à une réhabilitation.
Pour autant, les enjeux environnementaux et les évolutions réglementaires incitent les promoteurs immobiliers neufs et l’ensemble des acteurs de la filière du bâtiment à penser l’habitat du futur autrement. L’objectif zéro artificialisation nette (ZAN), qui se mettra en œuvre à l’horizon 2050, impliquera de réduire la consommation d’espaces. De plus, il est important de prendre en compte les impacts du logement sur l’environnement. Dans certains cas, l’urbanisation peut entraîner un recul de la biodiversité, une aggravation du risque de ruissellement, ou encore une baisse du stockage de carbone.
Quel est l’impact des matériaux ?
Les bâtiments vont également devoir devenir plus durables, ce qui implique de redécouvrir des matériaux naturels ou d’innover pour développer des matériaux plus respectueux de l’environnement. Les principes de la construction écologique impliquent d’avoir davantage recours aux matériaux biosourcés qui sont issus de la biomasse, comme le lin, le chanvre, la paille, le liège ou, bien sûr, le bois. Ces matériaux ont pour point commun de posséder des propriétés thermiques intéressantes, sans dégrader l’environnement et avec une possibilité de production locale. La technologie permet par ailleurs de développer des bétons « verts » ou d’autres types de matériaux. Dans une approche globale, il convient également de prendre en compte les distances d’approvisionnement et la recyclabilité des matériaux. Par ailleurs, les chantiers eux-mêmes doivent devenir écologiques, notamment à travers une optimisation des consommations d’énergie et d’eau, et une meilleure gestion des déchets.
Quel est l’avenir de la construction responsable ?
D’après l’étude « Transition(s) 2050. Choisir maintenant. Agir pour le climat. » de l’Ademe (Agence de la transition écologique), « la réduction de la demande en énergie, elle-même liée à la demande de biens et de services, est le facteur clé pour atteindre la neutralité carbone ». La gestion de l’énergie est donc au cœur de la construction responsable. « Cette réduction peut aller de 23 % à 55 % par rapport à 2015 suivant les scénarios, chacun reposant sur un équilibre différent entre sobriété et efficacité énergétique », ajoute cette grande étude prospective.
Parallèlement, la construction responsable devra prendre en compte les besoins du vivant : « Le vivant est l’un des atouts principaux de cette transition permettant de combiner trois leviers stratégiques : le stockage de carbone, la production de biomasse et la réduction des gaz à effet de serre. Il est donc indispensable de maintenir un équilibre entre les usages alimentaires et énergétiques de la biomasse avec la préservation des fonctions écologiques, comme la biodiversité et le stockage de carbone grâce à une approche globale de la bioéconomie. »
Le ministère du Logement a lancé, en partenariat avec le ministère de la Culture, un appel à manifestation d’intérêt (AMI) dans le cadre du programme « Engagés pour la qualité du logement de demain ». Ce programme est développé par le groupement d’intérêt public GIP EPAU (Europe des projets architecturaux urbains). La création de cet AMI invite les maîtrises d’ouvrage à proposer et à innover dans la production et la conception de l’habitat de demain.
VINCI Immobilier s'engage dans la création de programmes immobiliers de valeur durable, impliquant la réalisation de bâtiments innovants, attractifs et performants. Cette démarche s’inscrit dans les enjeux écologiques d’aujourd’hui et de demain afin d’adopter une vision novatrice en relevant les défis actuels et en anticipant les évolutions sociétales à venir. À l’horizon 2030, VINCI Immobilier a pour objectif zéro artificialisation nette (ZAN), ce qui annonce un changement radical pour notre métier de promoteur immobilier. Cela engendrera principalement l’intégration de compétences en matière de réhabilitation, de paysage et de préservation de la biodiversité.